L’étoffe des grands


La légendaire vareuse Maes Pils – Le Coq Sportif.

J’avais douze ans. Mes yeux pétillaient comme ceux d’un gosse qui en a huit de moins et qui s’apprête à rencontrer Saint-Nicolas. Mais mon grand Saint était un dieu parmi les mortels. Il s’appelait André Piters, et dans la Cité ardente, tout le monde l’appelait ‘Popeye’ pour son caractère frondeur.  Ancien attaquant du Standard, dribbleur devant l’Eternel, il fut deux fois champion de Belgique avec les Rouches en 1958 et 1961. Je n’avais donc pas encore poussé mon premier cri au moment de ses exploits, mais je poussai la porte de son magasin d’articles de sport le sourire aux lèvres.

Ma tante, liégeoise d’adoption, m’y emmenait pour m’offrir mon premier maillot du Standard. A cette époque, l’équipe de Gerets et Haan bousculait tout sur son passage. Sur leurs épaules, une vareuse du Coq Sportif rouge, lignée horizontalement blanche, avec un sponsor bien de chez nous : Maes Pils. C’était l’étoffe des grands, ceux de la finale de la Coupe des vainqueurs de Coupes à Barcelone.  Je n’aurais pas échangé ce quart d’heure dans l’antre d’une gloire pour une journée dans un parc d’attractions. Le bonheur sur mesure, l’émerveillement en prêt-à-porter.

Cette vareuse a bourlingué avec moi. Au stade, à l’entraînement de foot, comme ‘sweat shirt’ les journées d’été. Elle est solide, comme le Standard de cette époque,  car aujourd’hui encore, elle figure en bonne place dans mon armoire.  Pas besoin de la passer au carbone 14 pour la dater. Mon Saint Suaire personnel a 30 ans et est intact. Du solide. L’étoffe des grands.  Bien sûr, je ne rentre plus dedans…

Depuis ces temps mémorables, j’ai reçu deux autres vareuses, celle de la saison 1985-1986 estampillée Opel. Puis l’Adidas du début des années 2000, mode sauce tomate Cirio, offerte par des amis pour mon trentième anniversaire.  Jamais elles n’ont pu remplacer la Maes Pils de 1982.

Merveilleuse surprise, donc, cette saison, de voir l’équipementier Joma nous ressortir le sacré modèle ! En plus d’être particulièrement réussi sur le plan esthétique, le maillot 2012-2013 des Rouches est chargé d’histoire.  Niveau marketing, ça flaire le coup de génie ! Etonnez-vous donc que j’aie craqué et fait la file à Planète Rouche pour cette étoffe.  Celle des grands. Le poids de l’histoire repose sur les épaules des joueurs. Puissent-ils s’en montrer dignes…

A propos bendupuis

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3 commentaires pour L’étoffe des grands

  1. Ping : Un jour, un choix… | bendupuis

  2. Fred Tilmant dit :

    Magnifique! Ressortir le maillot de cette génération… une illumination!

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  3. Ping : On dirait le sud, Roland… | Nébulosités variables

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